31 décembre 07 : réveillon cantonais 广州
7h du matin, nous voilà arrivés à
Guangzhou, Canton quoi ! Bon j’avoue mes talents de pigeon voyageur étant
ce qu’ils sont, on a un peu beaucoup marché avant de trouver notre auberge,
comme d’habitude diront certains…mais on finit par arriver non pas dans une
auberge de jeunesse comme on s’y attendait, mais un hôtel ! Surement une
reconversion de l’infrastructure hôtelière ca. Oui mais bon du coup si ca
claque plus au premier abord, hé bien pas d’accueil chaleureux mais plutôt
froid, c’est à se demander si on les embêtait, on n’y passe que deux jours mais
bon c’est dommage…on reviendra pas chez vous et toc !
Petite histoire de la ville (mais
siiii je suis sûre que bon nombre d’entre sont des assoiffés d’Histoire). L’essor
de Canton date de 714 sous la dynastie des Tang lorsque le port fut déclaré
accessible aux étrangers, Arabes et Perses principalement. Les musulmans (dont
il reste une forte la Chine. Lala
Compagniecommunauté actuellement) s’installèrent dans les quartiers
de la rive sud (Canton est traversé par la rivière des Perles, le Zhejiang).
Sous la dynastie des Ming, Canton fut le point de départ de nombreux voyages
maritimes par Zheng He (1371-v.1434) célèbre eunuque musulman. A la suite de la
découverte du cap de Bonne Espérance (1497, sérieusement qui s’en souvenait de
la date précise ?) pas Vasco de Gama, les premiers bateaux portugais
arrivent en 1514. En 1567 les Portugais obtiennent l’autorisation de
s’installer sur l’île de Macao, à l’embouchure de l’estuaire du Zhejiang à une
centaine de km de Canton qui restait interdite aux étrangers. Puis les
Espagnols, les Hollandais et plus tard les Anglais, Français et Américains au
XVIIIe siècle commencent à commercer avec Canton unique port d’entrée avec la Chine. La
Compagnie des Indes orientales y installe un comptoir et c’est le début du
commerce du thé. Les missionnaires après nombre difficultés sont autorisés à
partir de 1582 à entrer en chine pour y répandre le christianisme. En 1647
plongée dans les guerres de dynasties entre les Ming et les Mandchous
l’activité commerciale de Canton diminue jusqu’en 1685 date où le commerce est
rétabli. En 1786, la Compagnie anglaise obtient le monopole de l'exportation en chine par le port de Canton, de cotonnades, lainages des Midlands. Cependant un
commerce plus prolifique s’installe en parallèle et c’est l’introduction de
l’opium importé par les Anglais depuis les Indes (1783). Ce nouveau commerce
interdit par le gouvernement chinois déstabilise l’économie de l’Empire qui
riposte en saisissant et détruisant plus de 20 000 caisses d’opium et
expulse les négociants anglais : c’est le début de la première guerre de
l’Opium (1839-1842). La suprématie navale et militaire des anglais réduit le
gouvernement à céder et signer le traité de Nankin (1842), accordant
l’ouverture d’autres ports (Shanghai, Xiamen, Fuzhou et Ningbo) au trafic de
l’opium et la cession de l’île de Hong Kong aux Britanniques. Cependant peu
satisfaits de ces accords, les Occidentaux, principalement les Anglais et les
Français tirent parti d’incidents mineurs pour déclencher la seconde guerre de
l’Opium se soldant par la signature du traité de Tianjin (1858) et de Pékin
(1860) encore une fois au désavantage de l’Empire. Le 29 mars 1911, Canton est
le point de départ de l’insurrection contre l’Empire, un deuxième soulèvement
contre la dynastie mandchoue est organisé le 11 avril de la même année, par le
Dr. Sun Yat-sen, natif de la région. A chute des Qing (dernière dynastie de
l’Empire) Canton devient un bastion du mouvement républicain et quartier
général du Guomindang (nationalistes). Un gouvernement dissident avec l’appui
de l’URSS est installé, la période de collaboration entre le Guomindang et le
PCC (fondé en 1921 à Canton) donne lieu à la création de l’Académie militaire
de Whampoa. Chiang Kai-shek commence alors à former les cadres de son armée.
Les communistes s’organisent de leur côté, création de l’Institut national du
mouvement paysan (juillet 1924) école de cadres du parti dont Mao Zedong prit
la direction. A la mort de Sun Yat-sen, l’alliance entre le Guomindang et les communistes se brisent et
l’insurrection de Canton est réprimée dans le sang en 1927 par Chiang Kai-sek.
De cette période date la modernisation de Canton et l’aménagement de la plupart
des grandes artères qui modèlent encore la ville actuelle.
Canton, capitale du sud et
troisième métropole économique de la Chine n'en reste pas moins une ville agréable où il fait bon
flâner. On commence par un tour de l’île de Shamian. Il s’agit de l’ancienne
concession franco-anglaise cédée en 1861 par le gouvernement chinois. (mais ce
sont les anglais qui ont pris la majorité de l’île !) On y voit des
édifices administratifs, le consulat de France, des églises (ah zut pas vue
celles-là). C’est sûr on se sent un peu ailleurs, avec ces plantes aux balcons,
une architecture victorienne ou second empire. D’un côté, les gens viennent
dans le parc au bord de la rivière pour se promener, faire ses exercices de qi
gong, s’entraîner à danser ou même pêcher. Et puis de l’autre côté c’est un
quartier riche avec clubs privés, terrains de tennis, cafés terrasses, hôtels
de luxe, dont le prestigieux et luxueux White Swan hôtel, hôtel digne d’un
conte de fées, tous les magasins qui vont avec, hall de réception classe où les
gens viennent…faire des photos ! et nous aussi dans l’histoire. Bon en
vrai on était venus pour se renseigner sur un trajet en bateau pour aller à
Hong Kong prochaine destination, mais le service n’est plus offert, tant pis on
ira en train. A noter que cet hôtel est le lieu de résidence pour bon nombre de
couples venus en chine adopter un enfant. En effet une loi (ou un règlement, un
truc dans le genre) stipule que les couples doivent résider au moins un mois
avant de partir avec leur enfant. Bon marché pour l’économie ca.
Un petit tour par l’ancien marché
Qingping, marché aux épices. « Tout ce qui est doté de pattes et qui n’est
pas une table, ou doté d’ailes sans être un avion, se mange » Adage vrai
il ya encore quelques années on pouvait y trouver tous les animaux et insectes
« comestibles » en chine : scorpions, tortues, chiens, chats,
singes, lapins, ronge2003 aurs, serpents… Cependant l’arrivée du SRAS en 2003 a eu raison de cettediversité et certains mammifères carnivores auraient disparus (mais on ne se
fait pas d’illusion pour les pauvres chiens et chats…on espère juste ne pas en
croiser sinon on aura des compagnons de voyages supplémentaires). Heureusement
pas de chiens ou chats en vue, mais des poulets, canards en cages, d’innombrables sacs d’épices, de
mollusques et poissons séchés, de champignons rares (amadouvier), de
« kiwis creux » pour le thé, corne de cerf, ginseng, hippocampes
séchés (pour faire disparaître les goitres), nerfs de porcs, scorpions séchés
(contre la laryngite du fumeur), mues de serpents et tant d’autres inconnues...
Peu de photos, on s’est vus interdire l’usage de nos appareils, mais c’est
assez sympathique de se balader dans ces rues, allées, entre deux sacs remplis
d’on ne sais quoi, baignés par la chaleur du soleil, les gens discutant entre
deux clients. Le sud on s’y sent bien !
Un petit arrêt dans une échoppe, le
temps d’emporter notre déjeuner (du poulet d’origine connu, on a vu le vendeur
découpé la bête….c’est qu’on n’a pas très envie de manger notre meilleur ami
non plus), on retourne sur notre petite île se poser au soleil, au bord de la
rivière entourés de grands arbres poilus. Attention ici ca ne rigole pas et
s’il vient à quelqu’un l’envie de prendre le sol pour une poubelle l’amende est
conséquente, idem pour les crachats, de bonnes résolutions tout ca ! Entre
temps on aura perdu pas mal de temps à la recherche d’un point internet, ma
carte bancaire m’ayant fait une jolie blague comme quoi je n’avais plus
d’argent (euh…mais non ce n’est PAS possible !) heureusement on a fini par
trouver, on a attendu qu’il soit une heure plus acceptable pour téléphoner en
France, et hop hop merci maman d’avoir résolu ce problème (ben je savais qu’il
y avait un plafond monétaire de retrait
par semaine, mais pas qu’il y avait un plafond en termes de nombre de retrait
ben ca non…). En route pour la gare de l’Est on achète nos billets pour le
lendemain. Deux guichets : l’un où on paye en dollars hong kongais avec un
employé qui parle anglais couramment, l’autre où on paye en renminbi (rmb) donc
que des chinois et un employé qui ne parle que chinois. La tête qu’il a tiré en
me voyant aller à son guichet et pas celui où on parle anglais. Ah mais courage
j’ai prévu mon papier on va y arriver, et pas de soucis, billets en poche (là
il s’agit d’un train spécial rien à voir avec les trains chinois), c’est bon on
repart en direction du parc. Une fois trouvé le bon bus et toujours grâce à
l’aide de gens sympas, on repart en route vers : le parc aux cinq
chèvres !
Le parc Yuexiu (parc aux cinq
chèvres) au pied de la colline Yuexiu est comment dire : immense et
magnifique ! Plus de 100ha, de somptueux jardins tropicaux fleuris à tout
moment de l’année, on y passera aisément la journée, à lézarder au soleil. On
se balade d’un coin à l’autre au hasard en espérant bien voir ces fameuses
chèvres dont m’avait parlé Bénédicte. Manque de chance on a pris le chemin
opposé, la nuit tombe, ca sera pour une autre fois. Mais cela n’empêche qu’on
parcoure la jardin tout émerveillés (surtout moi j’avoue que les plantes
tropicales en bretagne, paris, ou pékin, ce n’est pas chose courante). Sur le
retour on croise les manèges pour petits et moins petits, s’il y avait eu un
carrousel j’aurai pas dit non ^^. Bon la nuit tombe, il est 19h, l’heure de
manger ! On décide de se rapprocher des rues commerçantes, après tout nous
sommes la veille du nouvel an ! On se promène au hasard des rues, et c’est
FOU le nombre de gens dehors, pour la plupart des jeunes, les magasins seront
ouverts jusqu’à minuit voire plus, les vendeurs sont dans les rues, on croise
de nombreuses barbe à papa et autres, c’est tout plein de couleurs, avec toute cette animation, on se croirait
presque dans une fête foraine. Au détour d’une rue on trouve un restaurant qui
fait de la fondue mongole ! Oh ben ca par exemple, c’est plutôt une
spécialité du nord de la Chine...mais n'empêche que camille et méla n'en ont pas encore gouté, on a plutôt faim, mal aux
pieds (aaa pas cool les ampoules je dis) vendu adjugé ! La fondue mongole
(ou huo guo 火锅) consiste en une petite marmite séparée en deux parties
par une cloison (une partie épicée et une non-épicée, ou très épicée, c’est
comme on veut). On prend l’option épicée/pas épicée histoire de pouvoir manger.
Ensuite le truc c’est de mettre les légumes, la viande en tout tout petit
morceau et fines lamelles dans l’eau qui bout. On peut régler la température,
car la marmite placée au centre de la table est en fait posée sur une plaque
chauffante ou bien un réchaud ce qui chauffe vite. Déclaration de bonnes
résolutions entre deux bouchées, de boulettes de poissons, lamelles de viande
de mouton, bœuf, champignons, laitue petits ou longs, tranches de thon,
nouilles….on a de quoi de remplir le ventre jusqu’à satiété et plus encore.
Après ce repas bien fourni, on repart à l’assaut des rues à la recherche cette
fois-ci d’un café ou se poser en attendant le décompte. Oui mais c’est plein,
archi plein, les gens font la queue pour rentrer !! bon tant pis on a
encore le temps, on continue à déambuler, le café devient une glace (oooh les
calories), on marche, on tourne et puis on retourne sur notre idée de café, on
a de la chance, de la place se libère. On aura notre commande (presque) juste à
temps pour trinquer à cette nouvelle année 2008 ! Héhé on est en avance
sur tout le monde, il est à peine 17h en France. Allez on se fait une boîte ?
euh non on est trop fatigué, on va rentrer. Oui mais il n’y a plus de bus…bon
bah à pied alors, ca à l’air pas très loin sur la carte, enfin pas trop…après
45 min de marche (ouaais on brûle les calories de la glace, mais j’ai maaaal
aux pieds !!!) et une journée bien remplie on atteint notre lit, douche et
dodo !
Bonne Année, bonne santé pour
l’année 2008 !
Frohes
neues Jahr 2008 !
Happy new
year 2008 !
新 年 2008 块 乐 !